Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Tropique Utopique

31 janvier 2016

Sucrée ou salée, l’histoire de la vie s’exprime sans faille

Entre les visiteurs, une discussion s'enflamme sur les fautes de français dans le texte du tableau de Mauricio Oliveira.
Les uns pensent qu'elles font partie de la "provocation" - tandis que les autres constatent qu'il n'y a pas beaucoup de fautes : "S'il avait voulu provoquer par des fautes", explique une dame, "il en aurait fait plus. Je crois plutôt qu'il ne sait pas, comment écrire certains mots."

Extrait de l'article de journal « La Gazette » de Montpellier 

Egnime Quantique, huile/toile, 2013

 Les traits de l'artiste plasticien Mauricio Oliveira sont d'une joie difficile. 

La distorsion est utilisée comme une stratégie pour mélanger les supposées clartés et vérités présentes sur la scène urbaine.
Urbaine et Multi faciale, car son regard est tourné vers la ville : c'est en elle qu'il puise ses
personnages. La frontière entre l'espace publique et privé souffre de fortes interférences dans la
proposition de cet artiste. Le lieu destiné à l'intimité devient petit à petit l'espace de l'étrangeté et des
rencontres paralysantes. La violence subtile de l'artiste se révèle au fur et à mesure que les déserts de
la ville se transforment délicatement en déserts privés, violence rehaussée dans ses tableaux.
Le parcours artistique de Maurı́cio est aussi curieux que son propre travail.

Ses pinceaux semblent être à la recherche de mouvement ou d'un certain ordre. Mais il ne s'agit là que d'une apparence. On remarque dans ses toiles le désir de rencontrer non pas des présences mais plutôt des instants de manque, de vastes solitudes d'un corps à un autre, de petites absences produites par l'exercice quotidien de la vie. Il semble dialoguer avec perspicacité avec la théorie du psychanalyste français Lacan, lorsque celui-ci dit que "l'homme n'a pas besoin de mourir pour connaître l'enfer. Il le connaît déjà. C'est l'enfer du quotidien". 

huile/toiles, 2014/2015

Senhor do Bonfim1

 Les questions sociales et politiques latino-américaines ne sont pas oubliées et le social n'est pas ici

considéré comme l'envers du subjectif. Ces catégories discursives ne sont pas opposées dans le travail
de Maurı́cio, elles se transforment telles des rivières au confluent, telles des eaux qui se rencontrent et
qui disent beaucoup l'une sur l'autre. Bien que les territoires soient méconnaissables, et pourtant caractéristiques de toute grande ville occidentale, le paysage tropical ici n'est pas solaire.

Ces toiles sont des images qui se dédoublent tels des événements, à travers des découpages et des
débris, en vibrant comme si elles étaient de petits morceaux de réalités possibles. Peut-être retrouvent-
on là des instants de singularité de l'artiste : montrer avec une étrangeté aiguë un paysage qui nous
apparaît communément adouci, domestiqué à travers le signe de la familiarité, de la banalité.

 

 

Publicité
Publicité
Tropique Utopique
Publicité
Archives
Publicité